Clairette de Die AOC

 

Clai­rette de Die AOC

Bio­lo­gique et vin natu­rel

 

Le domaine Achard-Vincent est un des pro­mo­teur de la culture bio­lo­gique et ce depuis plus de trente ans.… c’est tout dire !

Il faut savoir com­ment on pro­duit la Clai­rette de Die. Les rai­sins, cueillis à la main, sont pres­sés, puis mis en cuve close. Point besoin de souffre dans ce cas, puisque le gaz car­bo­nique déga­gé pas la fer­men­ta­tion empêche l’oxy­gène de se répandre. De plus, les bac­té­ries indé­si­rables sont éli­mi­nées dans la mesure où elles se trouvent dans un milieu anaé­ro­bie

La pres­sion du gaz car­bo­nique s’in­ten­si­fiant au fur et à mesure des fer­men­ta­tions alcoo­liques, les levures elles-même cessent de trans­for­mer le sucre en alcool.

Il en résulte que le vin conserve une part de sucre rési­duel et comme les vignobles sont en alti­tude, à la limite de la culture de la vigne, le vin fini ne titre pas plus de 7 degrés d’al­cool.

Ensuite, après un temps de repos, le vin est mis sous verre en conser­vant le gaz car­bo­nique issu des seuls fer­men­ta­tions.

Clairette deOn obtient alors un vin tout-à-fait natu­rel, sans sul­fites, issu du mer­veilleux cépage mus­cat à petits grains, agré­men­té de quelques 20 pour cent de clai­rette, cépage qui donne de la struc­ture. Notons en pas­sant que ce n’est pas ce cépage qui a don­né le nom du vin. Il doit ce nom à l’an­cien fran­çais « cla­ret » qui signi­fiait un vin peu colo­ré.

La Clai­rette de Die s’ex­prime par un nez exu­bé­rant, inten­sé­ment­frui­té, mus­ca­té bien évi­dem­ment mais où l’on dis­tingue des arômes de poire et de cas­sis, la bouche aérienne, d’une fraî­cheur unique, sou­te­nue par des bulles légères et fines, est sans doute la plus rafraî­chis­sante de l’en­semble des vins fran­çais. Le peu de sucre rési­duel apporte du volume en jamais l’im­pres­sion de lour­deur, bien au contraire.

C’est le vin par­fait pour les apé­ri­tifs d’é­té. Grâce à cette petite mer­veille, on conserve une bouche légère, un sen­ti­ment de désal­té­ra­tion et aucune lour­deur alcoo­lique, bien au contraire.

Notre sélec­tion de Clai­rette de Die du domaine Achard-Vincent cor­res­pond à ce qui se fait de mieux dans le domaine de la culture agro-bio­lo­gique et dans le domaine des vins « natu­rels » sans adjonc­tion de souffre.

 

La bt. : 18.- CHF

 

Les Grands Vins de Chinon

Les vins de Chi­non Située au sud de la Loire, en face de Bour­gueil, au sud-ouest de bouteilles 010Tours, l’ap­pel­la­tion Chi­non s’en­ra­cine sur divers types de sous-sol, cer­tains sablon­neux et d’autres argi­leux. Ici le Caber­net Franc est roi. Ce cépage donne des vins pro­fonds, mus­clés et séveux qui se carac­té­risent dans les grandes années par leur puis­sance, leur struc­ture ana­logue aux vins de Médoc, mais avec un relief et une fraî­cheur sup­plé­men­taire. On peut affir­mer que cer­tains grands Chi­non font par­tie du « top ten »des vins de France et du monde.

Chi­non AOC «Cuvée Ter­roir»

Cette cuvée est issue des jeunes vignes des grands crus. Mal­gré cela, le vin est déjà concen­tré, puis­sant et four­ni, avec une belle robe, des tan­nins pré­sents sans agres­si­vi­té, une bouche ample et souple et domi­nées par un par­fum de cerise noire. Une bou­teille qui pour­ra se conser­ver encore cinq ans. (19.-)

Les Varennes du Grand Clos

Voi­là l’ex­pres­sion typique d’un grand cru dans une grande année. Si l’ap­pel­la­tion ne recon­naît par offi­ciel­le­ment les « grands crus » de Chi­non, on peut tout de même défi­nir les lieux-dits où croissent les meilleurs vins ( Clos du Chêne Vert, La Dio­te­rie, Les Varennes du Grand Clos.…). Splen­dide bou­quet de cerise, de griotte, de vio­lette, légè­re­ment fumé ( comme la plu­part des vins du Val-de-Loire), Puis une bouche d’une trame extra­or­di­nai­re­ment ser­rée, presque com­pacte, d’une inten­si­té rare, même dans les meilleurs Bor­deaux, une lon­gueur spec­ta­cu­laire, une finale explo­sive qui laisse une impres­sion de gran­deur aris­to­cra­tique. Les tan­nins, bien pré­sents sont cepen­dant fon­dus et ils laissent augu­rer un ave­nir qu’on peut comp­ter en décennies…(35.-)

Clos de la Dio­te­rie

Incon­tes­ta­ble­ment, le plus grands Chi­non qui déve­loppe les qua­li­tés du pré­cé­dant avec encore plus de force et d’in­ten­si­té aro­ma­tique. D’une struc­ture épous­tou­flante et d’une finesse sin­gu­lière. La Dio­te­rie est consi­dé­rée comme un des cent grands vins de France. Dans un mil­lé­sime aty­pique, comme 2003, elle repré­sente néan­moins une illus­tra­tion envoû­tante de ce que l’on peut attendre de ce ter­roir d’ex­cep­tion. (45.-)

Les Varennes du Grand Clos « Franc de pied »

Der­nier ves­tige d’un vignoble dis­pa­ru, ce vin est issu de vignes fran­çaises non-gref­fées. Il faut savoir que lorsque l’on impor­ta à la fin du XIXe siècle des plants amé­ri­cains, on intro­dui­sit acci­den­tel­le­ment le puce­ron du phyl­loxé­ra dans les vignes. Cet insecte se nour­rit de la sève qu’il récolte dans les racines de la vigne et celle-ci finit par en mou­rir. Seuls les plants amé­ri­cains y résistent. C’est pour­quoi on a gref­fé les vignes euro­péennes (vitis vini­fe­ra) sur des pieds amé­ri­cains (vitis labrus­ca, entre autres). Notons qu’on aurait pu faire du vin uni­que­ment avec des plants amé­ri­cains, mais le goût en est âpre et désa­gréable (il « renarde » ou « foxe »).Donc le gref­fage est la seule méthode connue pour conser­ver le carac­tère des vins euro­péens. Dans cer­taines condi­tions, on peut conser­ver des vignes franches de pied (sous-sol sablon­neux en par­ti­cu­lier puisque dans sa phase de repro­duc­tion le phyl­loxé­ra est sous-ter­rain et ne peut donc pas vivre dans le sable. C’est le cas d’une par­celle de Varennes du Grand Clos. Le vin qu’elle pro­duit est unique par son élé­gance, sa finesse, sa fraî­cheur et son tem­pé­ra­ment noble, voire aris­to­cra­tique. On sai­sit ici la dif­fé­rence entre les pro­duits issus de vignes gref­fées et de vignes non gref­fées. Il y a une sorte d’é­lé­gance unique et incom­pa­rable dans les der­nières qui nous fait regret­ter les vins pré-phyl­loxé­riques. Bou­teille unique et rare, elle fait par­tie des der­niers repré­sen­tants de vignes franches de pied, sachant que cette par­celle a été arra­chée en 2008, atta­quée qu’elle était par le phyl­loxé­ra « B » net­te­ment plus viru­lent. (49.-)

La dégus­ta­tion des vins de Chi­non est tou­jours une sur­prise pour l’a­ma­teur non aver­ti. La répu­ta­tion de ces vins est encore à faire et c’est tant mieux pour nous ! A mon sens ce sont des grands vins au sens strict. Des vins com­plexes, struc­tu­rés, denses mais , à l’ins­tar des grands Bor­deaux, ils res­tent tou­jours élé­gants et fins, avec une note de fraî­cheur qui leur appar­tient en propre.

Table des mil­lé­simes:

2000 : 7/10 Beaux vins souples et char­meurs, à boire pour la plu­part.

2001 : 6/10 Vins en phase de fer­me­ture, don­ne­ront des vins assez cor­sés, mais fermes.

2002: 7/10 Joli mil­lé­sime clas­sique avec quelques réus­sites spec­ta­cu­laires (Dio­te­rie)

2003: 8/10 Mil­lé­sime aty­pique, chaud et sec. Des vins concen­trés, mais par­fois assé­chés.

2004: 7/10 Belles réus­sites dans les crus, les vins de ter­rains plats ont souf­fert de la pluie

2005 : 10/10. le plus grands depuis 1947… tout y est, puis­sance, arômes, finesse, net­te­té..

2006: 9/10 Cer­taines bou­teilles seront même plus grandes que 2005… à voir.

2007: 8/10 Le mil­lé­sime oublié… des vins cor­sés, mais élé­gants avec un timbre très fruité.Une affaire, sans doute…

2008: 7/10 : Un vrai mil­lé­sime de garde qu’on retrou­ve­ra avec deux points de plus dans dix ans…bouteilles 010

 

Vinaigre balsamique

VINAIGRE BALSAMIQUE 25 ANS
ET
CREME DE VINAIGRE BALSMIQUE 25 ANS

Le vinaigre bal­sa­mique n’est pas un vinaigre de vin, mais un vinaigre de moût de rai­sin. Lors­qu’on a pres­sé le rai­sin, on entonne le moût dans des fûts de 420 lt envi­ron. Ces fûts sont ense­men­cés avec du vinaigre vivant, donc avec des bac­té­ries res­pon­sable de la trans­for­ma­tion de l’al­cool en acide acé­tique.

Les fûts sont ensuite logés dans les gale­tas, en par­ti­cu­lier dans ceux qui sont expo­sés Balsamiqueplein sud et où la tem­pé­ra­ture avoi­sine par­fois les 70° cen­ti­grade.

Il s’en­suit une forte éva­po­ra­tion qui réduit le volume du futur vinaigre. Après une année, celui-ci a per­du entre 15 et 20% de son volume et on le trans­vase dans des fûts plus petits et l’o­pé­ra­tion recom­mence ain­si chaque année. Au bout de 25 ans. Si l’é­va­po­ra­tion était constante, on obtien­drai à peine 10 lt de vinaigre bal­sa­mique. Mais comme c’est l’eau qui s’é­va­pore, en pre­mier, on finit par obte­nir entre 50 en 80 lt de ce pré­cieux nec­tar que l’on met alors en bou­teille.

Le vinaigre bal­sa­mique (son nom est l’ad­jec­tif de baume en rai­son de son appa­rence sem­blable à un liquide lent à s’é­cou­ler) est alors un extra­or­di­naire condi­ment, par­fu­mé avec des fra­grances de miel, de rai­sin séché, de poivre et de gin­gembre, mar­qué par l’a­cide acé­tique et conser­vant un impor­tant sucre rési­duel. La matière elle-même est unique, sorte de liqueur de moût, dense,noire et forte, véri­table fes­ti­val d’a­rômes et d’une sen­sa­tion gus­ta­tive proche de la mélasse.
Pro­duit unique, il a pour ori­gine tout le pour­tour du bas­sin médi­ter­ra­néen. Bien que Modène s’en soit faite la cham­pionne, l’An­da­lou­sie en pro­duit d’aus­si bons et bien meilleur mar­ché. D’ailleurs, un vinaigre bal­sa­mique de 25 ans ne se trouve pas sur la mar­ché de Modène. Il est pro­duit uni­que­ment en Anda­lou­sie à notre connais­sance.
Quant à la crème de vinaigre bal­sa­mique, c’est la quin­tes­sence de ce pro­duit. Moins acide, plus concen­tré encore (comme si c’é­tait pos­sible), c’est un vinaigre encore plus par­fu­mé, encore plus com­plexe et sans doute le meilleur jamais pro­duit en Anda­lou­sie.
Nous avons pu nous pro­cu­rer ces deux vinaigres aux bode­gas Navar­ro à Mon­tilla-Moriles, le vignoble de Cor­do­ba sans doute le plus ancien de la région, plan­té cer­tai­ne­ment avant celui de Xérès.Balsamique 2

Il faut encore savoir qu’un authen­tique vinaigre bal­sa­mique ne doit por­ter aucune men­tion sur l’é­ti­quette d’une com­po­si­tion (E234 et autres « sucre », « acide.. » etc.) ce qui est obli­ga­toire pour un vinaigre indus­triel. Donc véri­fiez tou­jours que le vinaigre que vous ache­tez soit exempt de ces men­tions.
Vinaigre bal­sa­mique authen­tique 25 ans: 3.5 dl :39.- CHF
Crème de vinaigre bal­sa­mique 25 ans: 2 dl 49.- CHF

Cahors et Marcillac

Ces deux beaux vins res­tent mécon­nus du grand public. Cahors, illus­tré par le célèbre Clos La Cou­tale, est un vin issu du seul cépage Cot, ou Mal­bec.  Vini­fié en foudres de 3000 lt, ce vin s’é­pa­nouit dans les grands mil­lé­simes au même titre que les grands Bor­deaux. On en pren­dra pour exemple les superbes 2009 et 2010. Le pre­mier s’af­firme par un nez de cerise noire, de truffe et tabac envoû­tant, sui­vi d’une bouche pleine et ronde où les tan­nins fon­dus tapissent le palais et donnent une impres­sion éton­nante de 28052013194 pro­fon­deur. Le 2010 conserve ces mêmes traits de carac­tère, mais avec un éclat sup­plé­men­taire en rai­son d’une aci­di­té plus éle­vée. 2010 est l’exemple même d’un Cahors de garde. L’un et l’autre se parent d’une superbe robe intense au reflets noirs, comme il se doit pour ce vin sur­nom­mé par les Anglais le“vin noir”. Notre sélec­tion s’est por­tée depuis plus de vingt ans sur les excep­tion­nels vins éla­bo­rés par un maître en la matière Phi­lippe Ber­nède, lequel, outre ses grande qua­li­té de vigne­ron et de maître de chais a mis au point  un tire-bou­chon révo­lu­tion­naire bap­ti­sé bien enten­du: Cou­tale.

Clos La Cou­tale AOC Cahors 2009 / 2010 : 17.- CHF la bt.

Mar­cillac, tout petit vignoble de l’A­vey­ron, pro­duit des vins sur­pre­nants d’ex­pres­sion. Ici pousse l’u­nique cépage Fer Ser­va­dou, ce qui signi­fie “qui se garde” en langue occi­tane. D’une belle robe gre­nat il déve­loppe un nez puis­sant mar­qué par le cas­sis et  la fram­boise. La bouche à la fois longue et géné­reuse se sin­gu­la­rise par sa fraî­cheur et cette sen­sa­tion très par­ti­cu­lière de “langue de chat”. Vin unique en son genre avec sa finale désal­té­rante il est par­fai­te­ment illus­tré par la cuvée “Lo Sang del Païs” qu’on doit à M. Theu­lier, vigne­ron d’ex­cep­tion à qui ont  en par­tie la résur­rec­tion de vignoble situé sur un des che­mins de St.-Jacques de Com­pos­telle, non loin de la célèbre abbaye de Conques 28052013195dont il est d’ailleurs le vignoble atti­tré à l’i­mage des autres vignobles monas­tiques, comme le Cham­ber­tin pour celle de Cîteaux ou…  le Cham­pré­veyres pour celle d’ Hau­te­rive.

“Lo Sang del Païs” AOC Mar­cillac 2011 . 15.- CHF la bt.

 

Eléphants… rosses !

L’a­ven­ture qui est arri­vé à mon ami Yves Dou­det-Nau­din ( le pro­prié­taire du célèbre “Redres­cul” à Savi­gny-lès-Beaune , ain­si nom­mé parce qu’il est pen­tu et donc il redresse le cul des ven­dan­geurs.…) mérite d’être nar­rée.

J’a­vais orga­ni­sé une grande dégus­ta­tion des vins de son domaine et l’a­vais invi­té pour pré­sen­ter ces célèbres pro­duits. Or comme il se doit, la dégus­ta­tion était sui­vie d’un gueu­le­ton qui fut, on s’en doute bien, copieu­se­ment arro­sée. Notre ami logeait ce soir-là dans un hôtel au bord du lac et dont la chambre don­nait en plein  sur la rive.

Le len­de­main matin, je reçois un coup de fil d’Yves lequel jurait ses grands dieux qu’il ces­se­rait doré­na­vant de boire: ” J’ar­rête de boire illi­co!” dit-il péremp­toi­re­ment.

-Et bien qu’est-ce qui t’ar­rive ?

-Je vois des élé­phants !

-.… ?

- Il se baignent dans le lac ! J’ar­rête de boire, j’te dis !

Le fou rire m’a pris… il faut savoir que le grand cirque “Knie”, le plus grand de Suisse, a pour tra­di­tion de faire des­cendre son trou­peau d’é­lé­phants depuis la gare sise en haut de la ville jus­qu’au lac et de les lais­ser se bai­gner dans le lac, ce qu’ils font avec force bar­ris­se­ments de joie et écla­bous­sures et ce pour le plus grand plai­sir de spec­ta­teurs. Ce jour-là, le bain était pro­gram­mé tôt le matin… Et les pachy­dermes se sont jetés à l’eau sous la fenêtre de notre ami encore endor­mi… le réveil fut  très réus­si… on s’en doute !

Château Bel-Air Marquis d’Aligre AOC Margaux

CHATEAU BEL-AIR MARQUIS D’ALIGRE
AOC MARGAUX CRU EXCEPTIONNEL

 

Un vin du XIXe siècle.

Issu d’un ter­roir d’ex­cep­tion, Bel-Air Mar­quis d’A­ligre pour­rait béné­fi­cier, à l’ins­tar de Châ­teau Grillet,d’une AOC pour lui seul .En effet, M. Boyer, qui se défi­nit lui-même comme un arti­san, vini­fie son vin comme on le fai­sait au XIXe siècle, une époque où la vini­fi­ca­tion ne connais­sait pas les extrac­tions pous­sées et l’é­le­vage sous bois neuf. Rap­pe­lons-nous que l’An­gle­terre raf­fo­lait alors du célèbre “Cla­ret” de Bor­deaux. Hors du temps et hors des modes, M. Boyer pro­duit depuis cin­quante ans et plus, contre vents et marées et pour notre plai­sir un vin aux cri­tères propres et dont il n’est pas prêt de chan­ger.

 

En s’ap­pro­chant du châ­teau, on reste médu­sé: aucun pan­neau, aucune invi­ta­tion à dégus­ter, pas de pelouse entre­te­nue au ciseau, pas de dra­peau, rien qui ne signale donc la pré­sence d’un chai à l’oe­no­phile.

 

La super­fi­cie de ce vignoble est de 13 hec­tares dont plu­sieurs par­celles de très vieilles vignes( par­fois plus que cen­te­naires) et que M. Boyer ne se résout pas à arra­cher. La den­si­té est de 10’000 pieds à l’hec­tare comme le vou­lait la tra­di­tion. Le vignoble sis sur des croupes de graves légères est scin­dé en deux par­ties, l’une sur Sous­sans, à côté du Châ­teau, l’autre conti­guë au Châ­teau Mar­gaux sur la com­mune homo­nyme. L’en­cè­pa­ge­ment est lui aus­si par­fai­te­ment tra­di­tion­nel avec 35% de Mer­lot, 30% de Caber­net-Sau­vi­gnon, 20% de Caber­net Franc et envi­ron 10% de Petit Verdot.et Mal­bec.

 Les ven­deurs de pro­duits chi­miques n’ont guère de chance de vendre à M.Boyer leurs sub­stances, car ce der­nier n’a­mende que très peu son vignoble et n’u­ti­lise que de de la fumure orga­nique.

 Et nul besoin de pro­cé­der à des ven­danges vertes, la pro­duc­tion n’ex­cé­dant pas les 25 hectos/ hec­tares, alors que pour mémoire, l’AOC Mar­gaux auto­rise un ren­de­ment de 45 hectos/hectares.

 Seules 20’000 bou­teilles sortent du chai chaque mil­lé­sime (lorsque M. Boyer juge le vin digne de l’ap­pel­la­tion !) . Pas de cuve­rie inox, pas de ther­mo­ré­gu­la­tion pilo­tée par un tableau de bord d’air­bus, rien que des simples cuves en béton dans un cuvier d’où les fûts sont pra­ti­que­ment absents.

 Pas de levu­ra­tion pour faire démar­rer les fer­men­ta­tions les­quelles se déroulent sans inter­ven­tion et se ter­minent natu­rel­le­ment au bout de cinq semaines. Après sou­ti­rage, le vin sera logé en cuve pour deux ans.

 Dans les années dif­fi­ciles comme 1997, 1992, 1993, 1994, 1997, 2002 ou encore 2004 (!) (le vin est jugé irre­ce­vable et ven­du ano­ny­me­ment au négoce.

Bien enten­du, ce vin n’est pas com­mer­cia­li­sé en pri­meur et il est dif­fu­sé essen­tiel­le­ment auprès d’une clien­tèle d’a­ma­teurs aver­tis qui se déplacent jus­qu’à Sous­sans dans l’es­poir de sou­ti­rer quelques fla­cons à M. Boyer…

Le vin se pré­sente avec une superbe robe rubis claire avec un nez de fruits rouges et noirs presque exu­bé­rant. La bouche d’un abord dis­cret, mais bien­tôt déli­ca­tesse et dou­ceur prennent leur envol. Ce vin tout en den­telles finit sur une lon­gueur éton­nante et fait ain­si hon­neur à l’ap­pel­la­tion Mar­gaux qui s’e­nor­gueillit d’é­la­bo­rer les vins les plus fins de Bor­deaux… et de France, sans doute.

Mal­gré ses tan­nins fins, Bel-Air Mar­quis d’A­ligre est taillé pour la garde.

 Enfin et ceci marque encore le côté excep­tion­nel des vins de M. Boyer: ils peuvent se boire jeunes ou vieux car, contrai­re­ment à ses voi­sins, ils ne se referment pas après la mise sous verre. Les heu­reux élus qui ont pu dégus­ter de vieux mil­lé­simes comme 1978 voire l’i­nou­bliable 1966 témoignent de l’ex­tra­or­di­naire poten­tiel de ce vin qui conserve mal­gré l’âge ron­deur, sou­plesse et fruit.

 

Le Château Godard-Bellevue AOC Côtes de Francs

Le Châ­teau Godard-Bel­le­vue, AOC Côtes de Francs

 Ela­bo­ré de main de maître par Joseph Arbo (un cata­lan en terres bor­de­laises) appuyé par sa char­mante épouse Ber­na­dette, le Châ­teau Godard-Bel­le­vue, illustre par­fai­te­ment le poten­tiel de cette minus­cule appel­la­tion que sont les Côtes de Francs, la plus petite appel­la­tion d’o­ri­gine bor­de­laise avec les Graves de Vayres . Prin­ci­pa­le­ment issu de Mer­lot, ce vin pro­fond, intense et de cou­leur sombre se pré­sente avec des arômes de fruits rouges, légè­re­ment confits, d’une belle com­plexi­té. La bouche, somp­tueuse évoque les grands Pome­rol par sont inten­si­té, son gras et sa struc­ture dense. Le vin se ter­mine en apo­gée avec une finale longue et savou­reuse. Ce vin mérite bien plu­sieurs années de garde dans les grands mil­lé­simes.

2005 est sim­ple­ment magni­fique de den­si­té et il illustre par­fai­te­ment ce qu’on peut attendre d’un tel vin: nez sédui­sant, puis­sance et per­son­na­li­té mar­quées, avec une élé­gance en bouche proche des grands St.-Emilion dont il est éloi­gné de quelques enca­blures…

2006 pro­pose un vin de soif, exu­bé­rant d’a­rômes et très dis­tin­guée. S’il est plus léger que son pré­dé­ces­seur, il s’ap­puie cepen­dant sur une belle matière souple et il accom­pa­gne­ra très bien une viande rouge grillée. A mon sens, le 2006 (médaille d’or à Bor­deaux) per­met­tra d’at­tendre le 2005.

2008 est l’exemple d’une grande réus­site dans un mil­lé­sime que les médias ont trop sur­es­ti­mé. A côté de cer­tains vins maigres et acides qu’on peut trou­ver dans cette année dif­fi­cile, Godard-Bel­le­vue tire lar­ge­ment son épingle du jeu. Concen­tré, il s’ouvre sur un nez encore fer­mé de fruits et fleurs, sui­vi d’un ample bouche où l’on retrouve le gras du Mer­lot sou­te­nu par de beaux tan­nins et il s’en­vole en fin de bouche. C’est un vin de garde, sans dis­cus­sion.

2009 est à l’i­mage de l’en­semble des vins de ce mil­lé­sime très réus­si à Bor­deaux ( comme dans l’en­semble de la France). Mûr et plein, riche de saveurs, inten­sé­ment par­fu­mé, long en bouche avec des tan­nins très soyeux, c’est un pro­duit qui enchante le dégus­ta­teur par son agré­ment assez immé­diat. A l’heure actuelle ( 2012) il semble bon à boire, mais il se referme et sans doute est-il par­ti pour vieillir plu­sieurs années sans pro­blème.

2010 est le grand, le tout grand mil­lé­sime. Il cumule toutes les qua­li­tés citées plus haut. Incroya­ble­ment concen­tré, explo­sif, miné­rale et d’un den­si­té excep­tion­nelle, c’est la grande bou­teille à mettre impé­ra­ti­ve­ment en cave et à oublier. Atten­tion, la quan­ti­té est réduite pour cette année, ce qui explique la concen­tra­tion atteinte par ce vin d’ex­cep­tion.

Notons encore qu’on décou­vri­ra avec bon­heur ( et à tout petit prix) l’ex­cellent Châ­teau Puyan­ché, tou­jours du même pro­prié­taire et qui per­met d’at­tendre son grand frère tout en se fai­sant vrai­ment plai­sir. Le 2009 est par­fait et on se régale du 2007 aujourd’­hui à matu­ri­té. Quant au 2010, patience encore !

Très joli liquo­reux aus­si qui se marie avec un des­sert aux fruits, voire bien enten­du avec une foie gras.

A’ ce pro­pos, j’en­cou­rage vive­ment les ama­teurs à ser­vir le foie gras frais, juste poël­lé sur un lite de pommes ( ou autres) en des­sert et ce avec nu liquo­reux tel que le Puyan­ché. C’est le meilleur moment et c’est ain­si que le pré­co­ni­sait Cur­nons­ky qui fut sans doute un des plus grands gas­tro­nomes.