Le Château Godard-Bellevue AOC Côtes de Francs

Le Château Godard-Bellevue, AOC Côtes de Francs

 Elaboré de main de maître par Joseph Arbo (un catalan en terres bordelaises) appuyé par sa charmante épouse Bernadette, le Château Godard-Bellevue, illustre parfaitement le potentiel de cette minuscule appellation que sont les Côtes de Francs, la plus petite appellation d’origine bordelaise avec les Graves de Vayres . Principalement issu de Merlot, ce vin profond, intense et de couleur sombre se présente avec des arômes de fruits rouges, légèrement confits, d’une belle complexité. La bouche, somptueuse évoque les grands Pomerol par sont intensité, son gras et sa structure dense. Le vin se termine en apogée avec une finale longue et savoureuse. Ce vin mérite bien plusieurs années de garde dans les grands millésimes.

2005 est simplement magnifique de densité et il illustre parfaitement ce qu’on peut attendre d’un tel vin: nez séduisant, puissance et personnalité marquées, avec une élégance en bouche proche des grands St.-Emilion dont il est éloigné de quelques encablures…

2006 propose un vin de soif, exubérant d’arômes et très distinguée. S’il est plus léger que son prédécesseur, il s’appuie cependant sur une belle matière souple et il accompagnera très bien une viande rouge grillée. A mon sens, le 2006 (médaille d’or à Bordeaux) permettra d’attendre le 2005.

2008 est l’exemple d’une grande réussite dans un millésime que les médias ont trop surestimé. A côté de certains vins maigres et acides qu’on peut trouver dans cette année difficile, Godard-Bellevue tire largement son épingle du jeu. Concentré, il s’ouvre sur un nez encore fermé de fruits et fleurs, suivi d’un ample bouche où l’on retrouve le gras du Merlot soutenu par de beaux tannins et il s’envole en fin de bouche. C’est un vin de garde, sans discussion.

2009 est à l’image de l’ensemble des vins de ce millésime très réussi à Bordeaux ( comme dans l’ensemble de la France). Mûr et plein, riche de saveurs, intensément parfumé, long en bouche avec des tannins très soyeux, c’est un produit qui enchante le dégustateur par son agrément assez immédiat. A l’heure actuelle ( 2012) il semble bon à boire, mais il se referme et sans doute est-il parti pour vieillir plusieurs années sans problème.

2010 est le grand, le tout grand millésime. Il cumule toutes les qualités citées plus haut. Incroyablement concentré, explosif, minérale et d’un densité exceptionnelle, c’est la grande bouteille à mettre impérativement en cave et à oublier. Attention, la quantité est réduite pour cette année, ce qui explique la concentration atteinte par ce vin d’exception.

Notons encore qu’on découvrira avec bonheur ( et à tout petit prix) l’excellent Château Puyanché, toujours du même propriétaire et qui permet d’attendre son grand frère tout en se faisant vraiment plaisir. Le 2009 est parfait et on se régale du 2007 aujourd’hui à maturité. Quant au 2010, patience encore !

Très joli liquoreux aussi qui se marie avec un dessert aux fruits, voire bien entendu avec une foie gras.

A’ ce propos, j’encourage vivement les amateurs à servir le foie gras frais, juste poëllé sur un lite de pommes ( ou autres) en dessert et ce avec nu liquoreux tel que le Puyanché. C’est le meilleur moment et c’est ainsi que le préconisait Curnonsky qui fut sans doute un des plus grands gastronomes.