Château Bel-Air Marquis d’Aligre AOC Margaux

CHATEAU BEL-AIR MARQUIS D’ALIGRE
AOC MARGAUX CRU EXCEPTIONNEL

 

Un vin du XIXe siècle.

Issu d’un ter­roir d’ex­cep­tion, Bel-Air Mar­quis d’A­ligre pour­rait béné­fi­cier, à l’ins­tar de Châ­teau Grillet,d’une AOC pour lui seul .En effet, M. Boyer, qui se défi­nit lui-même comme un arti­san, vini­fie son vin comme on le fai­sait au XIXe siècle, une époque où la vini­fi­ca­tion ne connais­sait pas les extrac­tions pous­sées et l’é­le­vage sous bois neuf. Rap­pe­lons-nous que l’An­gle­terre raf­fo­lait alors du célèbre “Cla­ret” de Bor­deaux. Hors du temps et hors des modes, M. Boyer pro­duit depuis cin­quante ans et plus, contre vents et marées et pour notre plai­sir un vin aux cri­tères propres et dont il n’est pas prêt de chan­ger.

 

En s’ap­pro­chant du châ­teau, on reste médu­sé: aucun pan­neau, aucune invi­ta­tion à dégus­ter, pas de pelouse entre­te­nue au ciseau, pas de dra­peau, rien qui ne signale donc la pré­sence d’un chai à l’oe­no­phile.

 

La super­fi­cie de ce vignoble est de 13 hec­tares dont plu­sieurs par­celles de très vieilles vignes( par­fois plus que cen­te­naires) et que M. Boyer ne se résout pas à arra­cher. La den­si­té est de 10’000 pieds à l’hec­tare comme le vou­lait la tra­di­tion. Le vignoble sis sur des croupes de graves légères est scin­dé en deux par­ties, l’une sur Sous­sans, à côté du Châ­teau, l’autre conti­guë au Châ­teau Mar­gaux sur la com­mune homo­nyme. L’en­cè­pa­ge­ment est lui aus­si par­fai­te­ment tra­di­tion­nel avec 35% de Mer­lot, 30% de Caber­net-Sau­vi­gnon, 20% de Caber­net Franc et envi­ron 10% de Petit Verdot.et Mal­bec.

 Les ven­deurs de pro­duits chi­miques n’ont guère de chance de vendre à M.Boyer leurs sub­stances, car ce der­nier n’a­mende que très peu son vignoble et n’u­ti­lise que de de la fumure orga­nique.

 Et nul besoin de pro­cé­der à des ven­danges vertes, la pro­duc­tion n’ex­cé­dant pas les 25 hectos/ hec­tares, alors que pour mémoire, l’AOC Mar­gaux auto­rise un ren­de­ment de 45 hectos/hectares.

 Seules 20’000 bou­teilles sortent du chai chaque mil­lé­sime (lorsque M. Boyer juge le vin digne de l’ap­pel­la­tion !) . Pas de cuve­rie inox, pas de ther­mo­ré­gu­la­tion pilo­tée par un tableau de bord d’air­bus, rien que des simples cuves en béton dans un cuvier d’où les fûts sont pra­ti­que­ment absents.

 Pas de levu­ra­tion pour faire démar­rer les fer­men­ta­tions les­quelles se déroulent sans inter­ven­tion et se ter­minent natu­rel­le­ment au bout de cinq semaines. Après sou­ti­rage, le vin sera logé en cuve pour deux ans.

 Dans les années dif­fi­ciles comme 1997, 1992, 1993, 1994, 1997, 2002 ou encore 2004 (!) (le vin est jugé irre­ce­vable et ven­du ano­ny­me­ment au négoce.

Bien enten­du, ce vin n’est pas com­mer­cia­li­sé en pri­meur et il est dif­fu­sé essen­tiel­le­ment auprès d’une clien­tèle d’a­ma­teurs aver­tis qui se déplacent jus­qu’à Sous­sans dans l’es­poir de sou­ti­rer quelques fla­cons à M. Boyer…

Le vin se pré­sente avec une superbe robe rubis claire avec un nez de fruits rouges et noirs presque exu­bé­rant. La bouche d’un abord dis­cret, mais bien­tôt déli­ca­tesse et dou­ceur prennent leur envol. Ce vin tout en den­telles finit sur une lon­gueur éton­nante et fait ain­si hon­neur à l’ap­pel­la­tion Mar­gaux qui s’e­nor­gueillit d’é­la­bo­rer les vins les plus fins de Bor­deaux… et de France, sans doute.

Mal­gré ses tan­nins fins, Bel-Air Mar­quis d’A­ligre est taillé pour la garde.

 Enfin et ceci marque encore le côté excep­tion­nel des vins de M. Boyer: ils peuvent se boire jeunes ou vieux car, contrai­re­ment à ses voi­sins, ils ne se referment pas après la mise sous verre. Les heu­reux élus qui ont pu dégus­ter de vieux mil­lé­simes comme 1978 voire l’i­nou­bliable 1966 témoignent de l’ex­tra­or­di­naire poten­tiel de ce vin qui conserve mal­gré l’âge ron­deur, sou­plesse et fruit.