Spectaculaire Gewürztraminer

 

Cépage noble, le Tra­mi­ner est répan­du sur tout l’arc alpin et il doit son nom au petit vil­lage de Tra­min dans le Tyrol du Sud (actuel­le­ment Ter­me­no). Ce cépage est le Païen (ou Hei­da) du Valais et le Sava­gnin du Jura entre autres. On connaît mieux sa varié­té épi­cée (Gewurz-Tra­mi­ner) essen­tiel­le­ment plan­tée en Alsace. Cepen­dant on en trouve aus­si en Alle­magne et plus par­ti­cu­liè­re­ment dans la Pala­ti­nat. 20130729_110628[1] 

Or si les Gewürz­tra­mi­ner d’Al­sace sont célèbres par leur géné­ro­si­té, leur puis­sance et leur volume, ceux qui leur font face de l’autre côté du Rhin sont des vins racés, élé­gants et aris­to­cra­tiques net­te­ment plus fins et plus légers, titrant rare­ment plus de 11°, contrai­re­ment aux alsa­ciens qui voi­sinent allé­gre­ment avec les 14°…20130729_110616[1]

Notre four­nis­seur, Juer­gen Zim­mer­mann pos­sède par­mi les plus belles par­celles du légen­daire vignoble de Wachen­heim qui est au Pala­ti­nat ce que Beaune est à la Bour­gogne. Son Gewürz­tra­mi­ner, pro­duit en quan­ti­té limi­tée se dis­tingue tout d’a­bord par un nez d’une rare élé­gance et qui fleure la rose prin­ci­pa­le­ment, sui­vi d’une grappe de fruits mûrs, et d’une trace d’a­grume, La bouche, volup­tueuse, avec un très léger sucre rési­duel (il s’a­git d’une ven­dange tar­dive dite « Spaet­lese ») est franche, souple et par­fu­mée, sou­te­nue par une belle aci­di­té qui rend le vin léger et digeste. Il se ter­mine en apo­théose dans une finale exu­bé­rante qui laisse la bouche fraîche et embau­mée avec une note désal­té­rante qui n’est en prin­cipe pas l’a­pa­nage des Gewürz­tra­mi­ner.

Cette rare bou­teille issu du grand mil­lé­sime 2012 est un magni­fique vin d’a­pé­ri­tif, Il accom­pa­gne­ra bien enten­du un foie gras ou des fro­mages à pâte molle.

Rap­pe­lons ici que l’Al­le­magne est le pre­mier pro­duc­teur de vin blanc d’Eu­rope. Avant la seconde guerre mon­diale, les grands vins étaient si bien ven­dus qu’on ne pou­vait s’en pro­cu­rer que si un client décé­dait ou s’ar­rê­tait de consom­mer. C’est pour cette rai­son que le vigne­rons gar­daient pour eux les « Kabi­nett­wein » en fait les vins d’en­trée de gamme. Il fau­dra attendre que la géné­ra­tion qui a connu la guerre dis­pa­raisse pour que les vins alle­mands retrouvent leur lustre d’an­tan. Actuel­le­ment, en regard du prix, il y a une ving­taine de vins alle­mands qui pré­cèdent le célèbre châ­teau d’Y­quem… c’est tout dire et citons un exemple: un Tro­cken­bee­re­naus­lese issu du vignoble Scharz­hof, pro­duit par le fameux vigne­ron Egon Mül­ler se négo­cie autour des 800.- Euros la demi-bou­teille !20130729_110616[1]

Pour clore, je sou­ligne que la der­nière bou­teille de Gewürz­tra­mi­ner 2002 qu’on a dégus­tée nous a offert un vin supé­rieu­re­ment équi­li­bré et com­plexe qui n’a­vait pas pris une ride ! Un nec­tar qui avait encore de la réserve pour tenir cinq ans cer­tai­ne­ment.

 

Wachen­hei­mer Gewürz­tra­mi­ner spaet­lese 2012 la bt. 75Cl : 25.-

 

A votre san­té !